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Famille
Grauman

Hersh GRAUMAN, appelé aussi Harry, est né le 09 Novembre 1908 a Drohobycz, une ville de Pologne, qui fait aujourd’hui partie de l'Ukraine.

Ayant fui la Pologne en direction de la Belgique il y rencontre sa future femme, Berthe LEMBERGER. Berthe a alors 29 ans, elle est née le 15 Octobre 1912 à Anvers. 

L’action hostile de l’Allemagne contre la Belgique les amènent à fuir de nouveau, en direction de la France en compagnie de la sœur de Berthe, Sophie LEMBERGER, 30 ans, ainsi que du mari de Sophie, Sigfried KOSS, 37 ans, qui lui est de nationalité tchécoslovaque. Tous les quatre s’installent alors à Lyon au 2 Grande Rue Guillotière.

Sur ordre de la Préfecture ils sont assignés à résidence à Aiguebelette-le-lac, à l’hôtel Beauséjour, où ils arrivent début Avril 1942. 

Peu de temps après leur installation dans ce petit village ils reçoivent une convocation de la Préfecture leur ordonnant de se présenter entre le 4 et 10 Avril 1942 à la Brigade de gendarmerie de Pont-de-Beauvoisin.

Hersh entreprend toutes les démarches pour s’expatrier.

Le 8 Avril 1942 il établit une demande de visa à la mairie d’Aiguebelette-le-Lac.

Le 29 Avril de la même année il reçoit un courrier de la Société des wagons-lits de Lyon, qui lui confirme avoir enregistré sa demande de passage pour Monrovia (Libéria) et lui demande de se déplacer à leur agence de Lyon-Bellecour pour effectuer le paiement de la réservation de voyage. Le couple projette en effet de rejoindre les Etats-Unis d’Amérique en partant de Marseille et via le Libéria qui est une ancienne colonie américaine (dont la devise est « L'amour de la liberté nous a amenés ici »)

 

A l’été 1942 Hersh est toujours à Aiguebelette où il profite des joies de la baignade et s’adonne aux jeux de pétanque.

Les deux sœurs sont belges, et son beau-frère est tchécoslovaque. Seul Hersh est juif polonais. Cette origine lui vaudra d’être le seul de la famille à figurer sur la liste des juifs à arrêter le 26 Août 1942, liste établie par la Préfecture.

 

Le 26 août à l’aube Hersh est au lit avec un lumbago. Quand les gendarmes lui demandent courtoisement mais fermement de quitter sa chambre et de les suivre, il a eu beaucoup de mal à se lever.

Il monte ainsi dans l’autocar qui stationne aux abords de la cour de l’immeuble, en compagnie de huit autres personnes assignées elles aussi dans le village d’Aiguebelette-le-lac.

L’autocar prend la direction de Lépin-le-lac, Yenne, puis le camp de travailleurs de Ruffieux. Sa direction finale est le camp des travailleurs indochinois de Vénissieux. Celui-ci sert de camps de regroupement, pour préparer les départs en train prévus depuis la gare de Saint-Priest, toute proche. Durant cette longue journée du 26 Août les autorcars arrivent à Vénissieux de toute la Savoie, les uns après les autres. L’Etat français, au service de l’occupant, a mis en route sa machine infernale.

 

Après l’arrestation de Hersh, sa femme Berthe, ainsi que Sophie et Siegfried passent par la montagne et parviennent, avec l’aide d’un passeur, à rejoindre la Suisse. Ils séjournent alors à Liesta près de Bernes où ils resteront jusqu’à la fin de la guerre.

Hersh est déporté depuis Drancy vers Auschwitz le 2 septembre 1942, par le convoi n°27.

Il a alors 33 ans. 

Dans ce même convoi n°27, où ont été entassés 1000 déportés (dont 144 enfants), se trouvent 39 personnes arrêtées le même jour en Savoie, dont 6 qui résidaient aux abords du lac d’Aiguebelette. De ce convoi seulement 30 hommes seront survivants en 1945. Hersh sera de ceux-là. Il sera libéré des camps en août 1945 après la fameuse marche de la mort. Le couple se retrouve en 1945 et ils auront deux enfants, Gabriella et Jacques, qui vivent respectivement à Tel Aviv et Bruxelles.

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