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Famille
Kuperberg

Fanny KUPERBERG, sa mère Anna (née WODOWSKA), ainsi que son frère âgé de 5 ans, échappent par miracle à la rafle du 13 Juillet 1942, qui a lieu à Dijon, ville située en zone occupée.

Lors de cette rafle, 21 personnes seront détenues pendant 2 jours à l’hôtel de ville avant d’être déportées à Auschwitz.

Cette fuite précipitée, qui leur sauvera la vie, a été rendue possible grâce à une de leurs relations, un commissaire de police. Celui-ci était venu les prévenir à la nuit tombée qu’il y aurait une grande rafle le lendemain matin.

 

 

Anna décide donc de quitter l’appartement familial du 53 rue Jean-Jacques Rousseau et de partir sur le champ. Pour faciliter sa fuite elle s’organise en laissant tout d’abord Maurice, le petit dernier, chez des paysans bourguignons. Elle est rassurée de la savoir dans une famille de confiance, à l’abris du danger imminent.

Anna découd les deux étoiles jaunes, et part précipitamment à la gare, avec l’objectif de rejoindre son mari qui est en zone libre.

Une seule chose est sûre, les bagages qu’elle s’est abstenue de prendre ne les encombreront pas, elle et sa fille.

 

Grâce à l’aide d’un passeur, Anna parvient finalement à passer la ligne de démarcation à Seurre, 40 km au sud de Dijon, le 18 juillet. Elle compte bien parvenir maintenant à rejoindre Samuel qui se trouve à Lépin-le-lac, en Savoie.

A la suite de son arrestation à Lyon par la police française Samuel KUPERBERG a en effet été assigné à résidence sur le secteur d’Aiguebelette. Chaque semaine, il a l’obligation de se présenter auprès des autorités.

Lui aussi avait dû fuir précipitamment Dijon quelques temps auparavant, après avoir subi la haine et la menace d’un milicien collaborateur. Cet homme, un voisin de palier, avait tenté de le tuer en défonçant la porte de leur appartement à coup de hache.

Le couple KUPERBERG enfin réuni, se déplace sur Dullin pour y occuper une vaste maison dauphinoise, en compagnie d’autres familles juives et de Nicolas KUBLER. Sept adultes et cinq enfants occupent la demeure.

Cette maison, qui se trouvait inoccupée depuis 1926, sera leur lieu de cache jusqu’à la fin de la guerre.

La pensée obsédante de ses parents est de cacher leur fille en lieu sûr, ailleurs que dans cette maison où passent tour à tour des maquisards et des voitures allemandes en patrouille.

Les chasses à l’homme et les rafles sont fréquentes. Anna a envisagé plus d’une fois de mettre à l’abri sa fille dans un couvent de la région. Elle a préparé sa fille à cette probable séparation, mais Fanny pleure tellement que les parents doivent renoncer à leur projet.

Dans la région les maquisards sont très nombreux et, sous la menace, viennent de temps à autre dépouiller les familles présentes du peu de nourriture qu’elles ont.

Les Anglais parachutent des armes sur la petite île, au centre du lac d’Aiguebelette, ce qui engendre des représailles des soldats allemands qui avaient fini par succéder à l’occupation italienne. Tous vivent avec la peur au ventre.

Fanny raconte qu’elle doit sa survie au maire de Dullin, qui les protégera grâce à des faux papiers et à un faux nom : CHARLES.

Son père, qui était tailleur, va de ferme en ferme pour coudre, en échange de nourriture.

Bien des années plus tard, en 2002, Fanny prendra la plume pour témoigner enfin et raconter que sa vie en Savoie fût trois années de peur et de privations. Elle racontera qu’elle a passé plus de temps dans la cave, dont la trappe était juste sous le lit de ses parents, qu’à l’école du village.

Dans sa lettre, elle nous dit aussi que face à la nécessité du moment, la solidarité et l’humanité ont été au rendez-vous, car personne dans le village Dullin ne les a dénoncés.

 

Revenus à Dijon après la libération, Anna, Samuel et les deux enfants, ne retrouveront plus aucune trace de leur famille : « nos grands-parents, nos oncles, nos tantes, nos cousins, tous morts ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anna Kuperberg (née Wodowska) et ses enfants, Maurice et Fanny

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anna et Charles Kuperberg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La maison du Tilleray, occupée par plusieurs familles (non identifiées) dont Anna (5ème depuis la gauche), Charles (6ème depuis la gauche), Fanny ( (8ème depuis la gauche)

53 rue Jean Jacques Rousseau Dijon
anna Kuparberg et ses enfants, Maurice et Fanny
Anna et Charles Kuperberg
La maison du Tilleray
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